Les scientifiques sont des gens curieux et le Dr Blake Ball n’y fait pas exception. Il a toujours eu plaisir à solutionner les problèmes et a constamment voulu utiliser le fruit de ses recherches pour avoir une influence directe dans la vraie vie.
« S’efforcer de comprendre comment les ‘ choses ’ fonctionnent me semblait un emploi intéressant, » de dire le Dr Ball, qui a reçu récemment le Prix d’excellence en recherche ACRV-CANFAR dans le volet de la recherche en Sciences fondamentales.
Le Dr Ball, qui est actuellement chef des Laboratoires nationaux pour l’immunologie au VIH, Laboratoires nationaux sur le VIH et les rétrovirus de l’Agence de la Santé publique du Canada et professeur agrégé en microbiologie médicale à l’Université du Manitoba, a acquis un intérêt pour la recherche sur le VIH lors de ses études de deuxième cycle en sciences biomédicales fondamentales.
Le Dr Frank Plummer, chercheur de Winnipeg sur le VIH/sida, gérait un laboratoire en face de la salle où il travaillait.
« Sa combinaison de recherche clinique et fondamentale, jumelée à l’exécution programmatique des services de prévention du VIH, me semblait offrir plus d’impact, » d’expliquer le Dr Ball, qui est chercheur sur le VIH depuis plus de 22 ans. « Cela m’a finalement amené à faire mon doctorat avec lui et j’ai depuis passé ma vie à travailler sur le VIH, tant à l’échelon des sciences fondamentales qu’au niveau plus vaste de la santé publique. »
Le Dr Ball est avant tout un immunologue des muqueuses et essaie de comprendre pourquoi certaines personnes semblent capables de résister à l’infection à VIH, son but étant d’aider à mettre au point des vaccins ou des microbicides. Il œuvre à l’échelle nationale et internationale, là où ses recherches profitent directement aux personnes vivant avec le VIH.
Il aide également à former la prochaine génération de jeunes chercheurs africains à Nairobi, dans le cadre d’une collaboration à long terme entre l’Université du Manitoba et celle de Nairobi.
Les étudiants qui doivent effectuer leur travail de thèse se trouvent souvent devant un manque de ressources, de sorte que le Dr Ball et ses collègues au Kenya ont créé un programme de formation en alternance.
« Les étudiants kényans peuvent consacrer une partie de leur programme à travailler avec des chercheurs canadiens intéressés et se rendre à leurs laboratoires pendant un court laps de temps pour effectuer leur travail de table, » de dire le Dr Ball. « De la sorte, de nombreux étudiants terminant leur maîtrise en sciences se rendent ensuite au Canada (ou ailleurs) poursuivre leur formation de deuxième cycle. »
À l’Agence de la santé publique du Canada, le Dr Ball veille à ce que la qualité des épreuves de diagnostic pour les marqueurs immunologiques de la progression de la maladie du VIH – principalement CD4 – soient du niveau le plus élevé et uniformes dans l’ensemble du pays.
« La recherche programmatique et le travail que nous effectuons dans le contexte du soutien aux diagnostics relatifs au VIH continueront de veiller à ce que les médecins et autres fournisseurs de soins de santé disposent des meilleures épreuves possibles pour assurer les soins de ceux affectés par le VIH, » de dire le Dr Ball.
Il dirige également un programme international appuyant des sites de soins et de traitement du VIH de par le monde, ainsi qu’un programme international offrant un soutien aux épreuves CD4 et aux épreuves de diagnostic chez les nourrissons dans une centaine de laboratoires dans nombre de pays du monde.
Le Dr Ball précise que les moments les plus gratifiants, en tant que chercheur sur le VIH, étaient le résultat de son travail à Nairobi. Lors de l’annonce initiale, en 2003, du programme du Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), lui et ses collègues ont pu présenter une demande anticipée afin d’appuyer les soins relatifs au VIH pour les clients dans leurs études de recherche – grâce à l’aide financière du programme PEPFAR.
Leur demande a été reçue et, de nos jours, ses collègues à Nairobi dirigent un programme offrant des services de protection, de soins et de soutien relatifs au VIH à plus de 40 000 Kényans à risque, par exemple travailleurs du sexe, hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et personnes utilisant des drogues injectables.
En ce qui a trait à l’avenir, le Dr Ball aimerait que les leçons qu’il a tirées en travaillant auprès de collectivités à risque en Afrique s’appliquent aux Canadiens vivant avec le VIH.
« Il est triste de constater que les effets des stigmates, de la discrimination et des inégalités en matière de santé affectent tout autant les populations à risque au Canada qu’en Afrique, » de dire le Dr Ball.
Au fil des ans, le Dr Ball a été inspiré par de nombreux mentors et a tiré de chacun des leçons, notamment ses amis et collègues Keith Fowke et Paul Sandstorm.
Le Dr Ball ajoute s’être senti énormément honoré de recevoir le Prix d’excellence en recherche ACRV-CANFAR et a ressenti une grande humilité d’être inclus au rang des autres qui l’ont obtenu par le passé.
« J’y vois en fait moins une reconnaissance de mon propre travail qu’une marque de la contribution exceptionnelle de l’ensemble des employés, des étudiants et stagiaires avec lesquels j’ai eu la grande chance de travailler tout au long de ma carrière, » de dire le Dr Ball. « J’aimerais adresser mes remerciements à tous ceux avec lesquels j’ai travaillé au fil des ans. C’est votre prix tout autant que le mien. »