Mme Kelly O’Brien (PhD) a consacré sa carrière à aider les personnes vivant avec le VIH – notamment ceux qui vivent avec une invalidité en vieillissant.
Par contre, cette chercheure de l’Université de Toronto, qui a récemment reçu le Prix d’excellence en recherche ACRV-CANFAR dans le volet Épidémiologie et Santé publique, dit devoir remercier de nombreux mentors pour son succès au cours des 17 dernières années.
« J’ai eu l’honneur que ma candidature soit posée par mes pairs, des collègues et mentors qui m’offrent un appui extraordinaire et mènent des recherches d’exception dans le domaine, » de dire Mme O’Brien, qui est professeure agrégée et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en invalidité épisodique et réhabilitation au département de physiothérapie de l’Université de Toronto. « Quand j’ai entendu parler du prix, j’étais intimidée d’être reconnue parmi un groupe aussi exceptionnel de chercheurs qui sont l’illustration de l’excellence en recherche sur le VIH. »
En tant que spécialiste de la réhabilitation qui travaille dans le domaine du VIH, Mme O’Brien a commencé comme étudiante en physiothérapie à l’Université de Toronto. Dans son dernier internat clinique, elle a travaillé avec Mme Stéphanie Nixon (PhD), physiothérapeute de l’équipe de médecine générale et du VIH de l’Hôpital Wellesley de Toronto.
À ce titre, elle a eu l’inspiration de travailler avec les personnes vivant avec le VIH.
« C’est au cours de cet internat clinique que j’ai connu quel est le rôle de la réhabilitation dans le VIH, touchant les domaines musculo-squelettique, cardiorespiratoire et neurologique, ainsi que l’importance des facteurs contextuels environnementaux, mentaux et personnels susceptibles d’influer sur l’invalidité, » de dire Mme O’Brien. « J’ai été frappée par l’approche interdisciplinaire et coopérative axée sur la personne appliquée par l’équipe de soins de santé et je m’y suis accrochée. »
À l’obtention de son diplôme, elle a eu un poste de physiothérapeute dans l’équipe VIH et médecine générale de l’Hôpital St. Michael. Elle précise que le Dr Rick Glazier de St. Michael lui a donné l’inspiration de poursuivre ses recherches et l’a invitée elle et la Dre Nixon, à examiner l’efficacité de l’exercice chez les adultes vivant avec le VIH.
« J’estime que mes années de travail avec l’équipe de l’Hôpital St. Michael sont la période la plus formatrice de ma carrière, » dit-elle.
Mme O’Brien est également l’auteure du remarquable Cadre d’incapacité épisodique, programme de recherche utilisé actuellement dans les programmes d’études et par les cliniciens, ainsi que les organisations communautaires de par le monde.
Elle dit que le Cadre repose sur les points de vue des adultes vivant avec le VIH qui faisaient état d’incapacités de nature épisodique et multidimensionnelle et présentaient des périodes imprévisibles de bien-être et de maladie.
« Le Cadre est différent de ce qui se faisait antérieurement en matière de cadres sur l’invalidité, car il tient compte de la nature parfois incertaine de la vie avec des maladies chroniques et de la nature éventuellement épisodique où peuvent se présenter les difficultés de santé au fil du temps, » explique Mme O’Brien.
Dans ce Cadre, elle a collaboré avec une équipe de chercheurs et de meneurs communautaires pour élaborer un questionnaire sur les invalidités causées par le VIH (HDQ) – qui mesure la présence, la gravité et la nature épisodique de l’invalidité dans nombre de domaines, y compris physiques, psychoaffectifs et de santé sociale. Les cliniciens, les chercheurs et les organisations communautaires commencent à utiliser le questionnaire HDQ comme moyen de décrire l’incapacité et de guider les demandes de consultation en matière de santé.
Mme O’Brien travaille aussi avec une équipe afin de mieux comprendre l’effet de l’exercice communautaire (EC) sur les adultes vivant avec le VIH, dans ce qu’elle appelle l’étude sur l’exercice communautaire ou « CBE Study ».
« La mise en œuvre d’une intervention CBE dans la collectivité a généré beaucoup de leçons et nous sommes actuellement à planifier la phase suivante afin d’adapter, de dimensionner et d’évaluer la mise en œuvre de l’intervention dans d’autres milieux en Ontario, » explique-t-elle.
Mme O’Brien a même établi de nouvelles relations internationales entre le Canada et le Royaume-Uni (R-U), l’Irlande et les États-Unis par l’intermédiaire du programme collaboratif Canada-International HIV and Rehabilitation Research Collaborative (CIHRRC), coopérative internationale de recherche dont la chaire est au Canada et qui regroupe des personnes vivant avec le VIH, des chercheurs, des cliniciens, des représentants des organismes de service communautaire liés au VIH et les parties prenantes à la politique qui s’intéressent à la recherche sur le VIH et la réhabilitation.
« Le CIHRRC repose sur la croyance que l’établissement de partenariats et l’échange de connaissances entre personnes des divers pays qui éprouvent les mêmes types d’incapacités touchant le VIH est un pas important pour établir le lien entre les vastes connaissances cliniques et des fondements de recherche solides sur le VIH et la réhabilitation, » de dire Mme O’Brien.
À titre de physiothérapeute, elle aborde sa recherche sous l’optique de la réhabilitation et affirme que la partie la plus gratifiante de son travail a été de pouvoir collaborer avec d’autres chercheurs, cliniciens et experts communautaires du domaine et d’apprendre d’eux.
Elle s’estime également chanceuse d’avoir eu au fil des ans des mentors très précieux, notamment le Dr Ahmed Bayoumi, la Dre Aileen Davis, Carol Strike (PhD) et Patty Solomon (PhD), associée à sa formation de deuxième cycle (PhD) et postdoctorale dans le domaine.
« J’ai une dette envers leur dévouement infatigable pour ma supervision et mon mentorat au fil des ans, », dit-elle. « Ils fixent la barre haute et je leur en suis reconnaissante. J’ai la chance de pouvoir continuer encore aujourd’hui à bénéficier de leur collaboration et de leur mentorat, qu’ils m’offrent spontanément. »