C’est avec fierté autant qu’avec tristesse que l’ACRV présentera à titre posthume le Prix Ruban rouge 2015 à Elisse Zack, confondatrice et première directrice générale du Groupe de travail canadien sur le VIH et la réinsertion sociale (GTCVRS). L’ACRV remet chaque année le prix Ruban rouge pour services exceptionnels à la cause de la recherche d’une manière qui a accru notre compréhension du traitement et de la prévention du VIH/sida, tout en relevant la qualité de vie de ceux qui vivent avec cette maladie. La candidature a été présentée par des amis et collègues de longue date d’Elisse, le Dr Kelly O’Brien et le Dr Francisco Ibanez-Carrasco.
Si quelqu’un a pu personnifier la signification de ce prix, c’était bien Elisse. De ses débuts en enseignement de l’anglais langue seconde pour le Conseil scolaire de Toronto, dans son rôle de coordonnatrice du centre des femmes Rexdale, jusqu’à son travail à la Société canadienne du sida et enfin à titre de cofondatrice du Groupe de travail canadien sur le VIH et la réinsertion sociale en 1998, Elisse s’est infatigablement souciée d’améliorer la vie des autres. Pourtant, malgré ses magnifiques réalisations, elle a évité la publicité, préférant volontiers accorder le crédit à ses collègues. Francisco Ibanez-Carrasco la décrit comme une personne altruiste et déterminée. « Elle s’est véritablement mise au service du mouvement contre le VIH. Elle voulait des mesures d’adaptation du milieu de travail pour les personnes vivant avec le VIH et d’autres incapacités périodiques », de dire Francisco. « Elle était obstinée, mais toujours tellement respectueuse et compatissante. Elle avait de la ténacité, en même temps que de la délicatesse. » Stephen Tattle, du GTCVRS, fait écho des mêmes sentiments : « Elisse a œuvré infatigablement et résolument pour susciter le changement. Elle y a consacré une grande partie de sa vie. »
Elle aura laissé derrière elle une empreinte de partenariat et d’enthousiasme contagieux. Elisse a perçu les défis des personnes vivant avec le VIH ou avec d’autres maladies chroniques périodiques. Consciente de cela, elle a créé une ouverture vers les groupes de défense des personnes atteintes du cancer et du diabète, unissant leurs messages communs pour l’amélioration de la qualité de vie de leurs membres. Elisse croyait en la force du nombre et, afin de garantir des adaptations appropriées pour les personnes vivant avec des maladies périodiques, une voix forte était nécessaire. « Elle voulait avec passion améliorer la santé et la qualité de vie des personnes atteintes de maladies épisodiques », de dire Kelly. Sa passion a ouvert la voie à la recherche sur la réadaptation, et a abouti à la mise en place de politiques et de programmes visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.
Grâce à la détermination d’Elisse et aux collaborations qu’elle a su organiser, le message continue de se faire entendre même en son absence. « Elle avait une manière bien à elle de rassembler les gens et son enthousiasme rejaillissait sur les autres, sur ceux et celles qui ont eu l’occasion de travailler avec elle », de dire Kelly. Pour Francisco, ces effets durables sont dus à la capacité d’Elisse de faire voir l’importance de sa cause. « Pour elle, l’enjeu était des plus évidents et elle a su le faire voir clairement aux autres. Elle a pu le faire voir aux gens, aux chercheurs et aux responsables de l’élaboration des politiques, qui continuent à travailler sur ces enjeux. Tous les jours, je suis ses pas. »