La lauréate du Prix Ruban rouge de cette année est Margaret Ormond, coordonnatrice des programmes spéciaux de Sunshine House, à Winnipeg. Le Prix Ruban rouge est remis chaque année pour souligner la contribution exceptionnelle d’une personne à la cause de la recherche d’une manière ayant augmenté notre compréhension et notre connaissance du traitement et de la prévention du VIH/sida tout en relevant la qualité de vie des personnes vivant avec cette maladie.
La Sunshine House est une halte-accueil et un centre de ressources axé sur la réduction des préjudices, la promotion de la santé et la programmation sociale. C’est un lieu « qui vous prend tel quel », ou quiconque peut se rendre et être reçu, certain d’y trouver un environnement sûr et accueillant. Margaret est active dans le centre depuis sa création et coordonne les activités et les services. « En fait, le mandat est de créer un endroit où les gens peuvent apprendre et croître. Cela peut laisser croire que tout est parfait et en ordre, mais ce n’est pas le cas! » dit-elle en s’esclaffant. « Nous faisons avec les moyens du bord. C’est bruyant, agité, mais c’est un environnement où les gens peuvent s’occuper et faire ce qu’ils veulent à leur gré. »
En plus des programmes spéciaux pour la collectivité, Margaret a apporté son aide à de nombreux projets de recherche sur le VIH/sida en établissant le lien avec les participants à l’étude et en les mobilisant de façon significative. Elle précise : « Au départ, les participants ne savent pas pourquoi nous leur posons ces questions et la portée de l’étude ou de la recherche. Je veux pouvoir le leur expliquer dans des mots qu’ils peuvent comprendre et leur faire sentir qu’ils font partie de quelque chose de grand, quelque chose d’important. » Récemment, Margaret a organisé une visite dans un laboratoire pour les participants à l’étude. Ils ont observé toutes les étapes, apprenant ce qu’était l’objet de la recherche et ce qu’il arriverait aux échantillons qu’ils donnaient. « Ils sont revenus avec le sentiment qu’ils faisaient vraiment partie d’un processus scientifique sérieux, » d’expliquer Margaret. « Qui sait ce qui ressortira de la recherche? Mais je suis certaine que le processus était respectueux, dès le départ. »
Pour Margaret, la multidisciplinarité et l’implication réelle des participants est essentielle à une bonne recherche. « Le processus de recherche est très solide, mais s’il faut travailler avec des personnes qui sont considérées comme ‘vulnérables’, je crois qu’il y a là beaucoup à apprendre, » dit-elle. « Je ne sais pas s’il est possible d’y parvenir aussi bien à moins de comprendre de quelle façon fonctionne la collectivité ». Elle espère qu’en travaillant avec de jeunes étudiants, elle peut aider à faire en sorte que la culture de la recherche devienne plus inclusive. « Je travaille avec des personnes intelligentes, qui ont hâte d’apprendre le processus. Leur association et moi et Sunshine House seront un bref passage dans leur carrière, mais j’espère que je leur laisserai de quoi s’interroger un peu. J’espère qu’ils diront ‘peut-être pourrions-nous faire cela d’une autre manière’. »