Que nous pouvons-nous faire… afin de donner aux gais les meilleures possibilités d’être forts, productifs et capables, et heureux dans leur vie?
David Brennan (PhD) est l’un des grands chercheurs sur le VIH dans la collectivité des sciences sociales. Sa réputation est d’être quelqu’un qui transforme les conclusions en action et en mesures de défense appuyant une meilleure santé pour les collectivités à risque du VIH. Il est également titulaire du Prix ACRV-CANFAR 2018 d’excellence en recherche en sciences sociales.
L’influence de M. Brennan a abouti à l’adoption de nouvelles politiques et pratiques de santé par le gouvernement de l’Ontario et lui et son travail ont également gagné le respect à l’échelle internationale, particulièrement l’orientation de ses travaux sur la santé et le mieux-être des gais et des hommes bisexuels.
Ancienne chaire de recherche canadienne en santé et justice sociale, le professeur Peter A. Newman qualifie la recherche de M. Brennan comme « profondément enracinée dans les préoccupations et les besoins de la collectivité », reflétant l’engagement du travail social à la mobilisation communautaire. »
« Son programme de recherche innovateur fait œuvre pionnière, conçu pour gérer les disparités sanitaires entre les hommes de minorité sexuelle, » de dire le professeur Newman. « Cela a des effets directs sur la vie des personnes les plus affectées par l’épidémie et la prestation des services repose sur la diversité des collectivités, leurs priorités, leurs besoins et leurs forces. »
Dans son étude remarquable intitulée « Imagine Men’s Health Study », M. Brennan étudiait les liens entre les expériences du racisme et de l’image corporelle chez les hommes de couleur et ses résultats ont servi à élaborer des campagnes ciblées de santé sexuelle chez les GBHARSAH.
Son étude communautaire Cruising Counts a permis d’évaluer la pertinence, la faisabilité et l’utilité des programmes d’extension en santé sexuelle par applications mobiles, par exemple Grindr, Scruff, Hornet et autres, qui sont des applications utilisées dans la collectivité GBHARSAH+.
Avec l’aide de partenaires du domaine de la santé comme Gay Men’s Sexual Health Alliance de l’Ontario, les conclusions de l’étude Cruising Counts ont servi de fondement à la refonte des lignes directrices provinciales concernant les services d’extension en ligne pour les gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Brennan dirige actuellement un projet conçu pour former les jeunes hommes gais en recherche et défense dans le domaine de la santé, appelé Investigaytors. La deuxième cohorte du projet apprend les méthodes d’analyse des données touchant la santé des GBHARSAH en Ontario.
Il estime que son travail permettra d’éclaircir quelque chose que les chercheurs savent depuis longtemps, « mais dont ils ont été fortement détournés, en raison de la force de l’épidémie de VIH » et de la dévastation provoquée dans notre collectivité.
Avant le VIH, M. Brennan disait que les chercheurs commençaient déjà à se pencher sur des thèmes comme l’abus des substances et les problèmes de santé mentale chez les gais et autres populations allosexuelles.
« J’espère que mes recherches continueront à renforcer la capacité d’attirer des nouveaux stagiaires dans le domaine, » de dire M. Brennan. « J’ai à travailler avec beaucoup de personnes jeunes, exceptionnelles, qui s’intéressent à ces questions, de sorte qu’il est important pour elles de pouvoir faire partie d’une « nouvelle génération » s’attaquant à ces questions. »
Brennan souhaite également que sa recherche mène à l’élaboration d’interventions et d’outils garantissant que les chercheurs sont efficaces et s’adressent de manière culturellement compétente aux hommes gais, dans la langue que ceux-ci utilisent.
Cela comprendrait la façon dont les chercheurs s’attaquent au problème d’utilisation des substances et de santé mentale et ensuite, travailler en amont pour réduire les répercussions de l’intimidation, des traumatismes et de la violence et réduire les contraintes en matière d’orientation sexuelle et de genre des gens dans la vie des personnes allosexuelles, jeunes gais et hommes bisexuels notamment.
Les recherches de M. Brennan contribueront à réduire certains problèmes comme les taux de suicide; les infections au VIH/les IST et les diagnostics en santé mentale.
Il y a davantage d’hommes gais qui meurent par suicide que par le VIH dans notre pays; mais pourquoi? Les gens ne se suicident pas parce qu’ils vont bien.
« Alors, que pourrons-nous faire pour réduire les répercussions de l’homophobie, l’homophobie institutionnelle et structurelle, afin de donner aux hommes gais les meilleures chances de mener une vie solide, productive, capable et heureuse? »
Dans les années qui viennent, M. Brennan souhaiterait diriger un groupe encore plus vaste de chercheurs, ou en faire partie, des chercheurs pilotant la prochaine génération pour créer les meilleures recherches pour s’attaquer aux préjudices que subissent les hommes identifiés comme gais et bisexuels.
Il insiste à dire qu’il est important que les chercheurs réduisent ces disparités en matière de santé et que les hommes gais et bisexuels ne développent davantage de problèmes de toxicomanie et de santé mentale, comme c’est le cas pour beaucoup d’entre eux.