Conference Dr Mark A. Wainberg
Le vendredi 1er mai 2020 – 10 h 15-11 h 15
Dre Cécile Tremblay
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Biographie: La Dre Cécile Tremblay est microbiologiste en médecine/maladies infectieuses et est titulaire de la chaire Université de Montréal/Pfizer en recherche translationnelle sur le VIH. Elle est professeure titulaire au département de Microbiologie, immunologie et maladies infectieuses à l’Université de Montréal et chercheure au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Elle a obtenu son diplôme de médecine à l’Université de Montréal en 1992. Elle a fait sa résidence en microbiologie médicale et maladies infectieuses à l’Université de Montréal et a obtenu l’accréditation du Collège royal des médecins du Canada en 1997. Elle a été ensuite boursière postdoctorale en recherche sur le VIH à l’hôpital General du Massachusetts, faculté de médecine de Harvard. Elle est revenue à Montréal en 2001 et a élaboré un programme de recherche axé sur l’étude des déterminants virologiques de la progression de la pathologie du VIH, ainsi que des voies moléculaires impliquées dans la pharmacorésistance. Elle est fondatrice et directrice de la cohorte pancanadienne des sujets infectés par les VIH où la progression de la maladie est lente (effort de coopération des chercheurs canadiens afin de mieux comprendre l’immunopathologie du VIH). Elle coordonne aussi une initiative de recherche sur le vieillissement prématuré et les maladies cardiovasculaires liés au VIH au Canada. De 2012 à 2015, elle a été directrice du Laboratoire de santé publique du Québec. Au cours de son mandat, elle a mis au point un programme de recherche sur l’épidémiologie du VIH au Québec et a été responsable de la coordination de la réaction du laboratoire aux menaces biologiques et aux maladies infectieuses naissantes.
Elle a participé à plusieurs initiatives de prévention du VIH, tant en Afrique occidentale qu’au Canada. Elle a été la chercheure canadienne principale pour l’essai Ipergay, qui a établi l’efficacité de la prophylaxie préexposition dans une population d’hommes gais. Elle a créé une cohorte prospective des HARSAH pour étudier l’adoption de la PrEP et ses répercussions sur l’incidence du VIH. Elle pilote plusieurs projets de prévention du VIH dans diverses populations clés, par exemple des personnes originaires de pays où le VIH est endémique et qui vivent au Québec, ainsi que les populations autochtones vulnérables. Elle est chercheure principale d’un essai de vaccin anti-Ébola chez les personnes infectées par le VIH. Elle a récemment quitté ses fonctions de directrice du Réseau SIDA-Maladies infectieuses soutenu par le Fonds de recherche du Québec en santé.
L’élimination du VIH : Oser rêver
Nous avons vraiment avancé dans notre compréhension de ce qui influe sur la transmission du VIH et la façon dont nous pouvons l’empêcher. Ces réalisations découlent des efforts de chercheurs en sciences fondamentales et de cliniciens dévoués et surtout, de personnes vivant avec le VIH, qui ont contribué de leur vision, de leur personne et de leur vie à ces progrès. Le Dr Mark Wainberg s’est toujours fait le champion de cette relation dynamique entre les scientifiques et la collectivité, de façon à susciter des idées originales qui correspondent aux besoins des patients. La Dre Tremblay croit aussi en ce modèle et collabore avec les membres de la collectivité depuis les tout débuts de sa carrière de chercheure, d’abord dans l’étude des réservoirs viraux à la poursuite d’un remède et l’étude de la résistance virale, jusqu’à la découverte de médicaments nouveaux et meilleurs. Tout récemment, elle a pris part à un essai névralgique sur la PrEP, qui a permis de faire reconnaître largement le rôle de la PrEP dans la prévention du VIH et son adoption sans précédent, notamment chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Elle a poursuivi ses efforts pour mettre en œuvre un programme PrEP dans la collectivité, mais plusieurs obstacles s’opposent à l’accès universel pour ceux qui en ont besoin.
De plus, elle a concentré ses recherches sur la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH, œuvrant afin de comprendre les mécanismes menant aux comorbidités prématurées, particulièrement les maladies cardiovasculaires précoces, essayant de dégager les biomarqueurs susceptibles d’aider à identifier les personnes où ces complications constituent un plus grand risque pour aider à les prévenir. Dans cet exposé, nous examinerons les défis qui nous attendent pour améliorer la prévention primaire, secondaire et tertiaire du VIH afin d’atteindre notre objectif : un monde sans VIH.
Objectifs d’apprentissage :
- Traiter de l’évolution des stratégies de prévention du VIH dans le temps et ce que nous réserve l’avenir;
- Préciser les mécanismes pathophysiologiques nuisant à la santé des personnes vivant avec le VIH;
- Identifier les champs de recherche prioritaires en prévention primaire, secondaire et tertiaire dans le domaine du VIH.
Sciences fondamentales
Le vendredi 1er mai 2020 – 11 h 30-12 h 30
Dre Petronela Ancuta
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Biographie: Mme Petronela Ancuta (PhD) est professeure d’immunologie au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie, Faculté de médecine, Université de Montréal, et directrice du laboratoire de « Transport des cellules et pathogenèse du VIH » au Centre de recherche du CHUM depuis 2006. Après sa maîtrise en sciences (biologie), à l’Université de Bucarest, Roumanie, en 1992, elle a obtenu un PhD en immunologie de l’Université de Paris Sud XIe, Orsay, France (2000) et entamé une formation postdoctorale à la faculté de médecine de Harvard, Boston, MA (É.-U.) (2001-2006). Son laboratoire étudie la contribution des cellules CD4+ T et des cellules myéloïdes à la persistance des réservoirs viraux au cours de la thérapie antirétrovirale, dans les stratégies de soins du VIH/rémission.
Cibler l’horloge biologique des cellules Th17 pour la guérison du VIH-1
Dans cet exposé, on précise ce que nous connaissons actuellement de la persistance des réservoirs de VIH au cours de la thérapie antirétrovirale (TAR), en nous concentrant sur les sous-ensembles de cellules T CD4+ transportant les réservoirs de VIH. Chez ces lymphocytes, les Th17 provoquent une immunité médiée contre les pathogènes à la surface des muqueuses, avec épuisement massif chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), entraînant un transport microbien et des comorbidités non liées au sida. Madame Ancuta et d’autres chercheurs ont établi de façon probante que le VIH réplique en fait les cellules Th17, provoquant ainsi leur épuisement; la TAR ne parvient pas à atteindre un rétablissement des cellules Th17 chez les sujets atteints d’une infection chronique; de plus, une fraction des cellules Th17 à longue durée de vie contribue à la persistance des réservoirs viraux au cours de la TAR. Ajoutons que les Th17 sont les premières cibles d’infection au cours de la transmission vaginale et les Th17 expriment des pompes d’expulsion de médicaments qui peuvent rendre sous-optimales les concentrations intracellulaires de médicaments antirétroviraux (ARV).
De plus, on présente les conclusions tirées de la combinaison d’une approche transcriptionnelle à l’échelle du génome et d’une méta-analyse utilisant la base de données NCBI d’interacteurs du VIH qui nous a permis de dégager une signature moléculaire unique associée à la permissivité du VIH dans les cellules Th17. Brièvement, cette signature englobait la machinerie de l’horloge biologique qui constitue un nouveau régulateur précédemment non reconnu de réplication du VIH dans les cellules Th17. Les composantes et régulateurs de la machinerie de l’horloge biologique servent de régulateurs positifs et négatifs de la transmission génique. Dans la foulée, de multiples processus physiologiques, notamment la circulation cellulaire, le seuil de signalisation des TCR et la remodélisation de la chromatine subissent des variations circadiennes. Les études menées chez les souris ont fait ressortir que l’expression de RORγt, facteur clé de transcription pour la différentiation de Th17, est contrôlée par la machinerie de l’horloge biologique. Les résultats les plus récents de son groupe confirment le rôle de la machinerie de l’horloge biologique pour la régulation de la transcription du VIH, étape clé du cycle de réplication virale non actuellement ciblée par les ARV actuels. Il sera aussi question de la pertinence des interventions thérapeutiques ciblées sur Th17 pour la rémission/guérison du VIH.
Objectif d’apprentissage
- Préciser le savoir actuel sur la persistance des réservoirs de VIH au cours de la thérapie antirétrovirale (TAR), en se concentrant sur les sous-ensembles de cellules T CD4+ porteuses de réservoirs de VIH.
- Préciser les conclusions que nous avons obtenues en combinant une approche transcriptionnelle à l’échelle du génome et une méta-analyse à l’aide de la base de données NCBI des interacteurs du VIH, qui a permis d’identifier de nouvelles cibles possibles pour les médicaments contre le VIH.
Épidémiologie et sciences de la santé publique
Le vendredi 1er mai 2020 – 14 h 30-15 h 30
Dr José M. Zuniga
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Biographie: M. José M. Zuniga (PhD) a été nommé président de l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) en 1999, après avoir été vice-président aux programmes de l’organisme, responsable de promouvoir la formation médicale dans l’association et les initiatives d’assistance technique. Avant son arrivée à l’IAPAC, M. Zuniga a été directeur des communications stratégiques au AIDS Action Council de Washington, D.C., après son service militaire dans l’Armée américaine, y compris son service actif dans le golfe Persique au cours des opérations Desert Shield et Desert Storm, qui lui ont valu le Combat Medical Badge (insigne de médecin combattant).
M. Zuniga a obtenu un maîtrise en santé publique (MPH), concentration Politiques sur la santé, et un PhD en Développement humain et politiques sociales. Il donne des conférences dans divers établissements universitaires, a été publié dans diverses revues professionnelles, a signé des chapitres thématiques de quatre ouvrages et a publié quatre œuvres thématiques, à savoir « The HIV Pandemic » (Oxford University Press [OUP], 2006); « Decade of HAART » (OUP, 2008); « Advancing the Human Right to Health » (OUP, 2013); et « Avoiding AIDS Armageddon » (OUP, 2019). Il est rédacteur émérite du Journal of the International Association of Providers of AIDS Care (JIAPAC) et fait partie du conseil éditorial consultatif de l’International Journal of HIV/AIDS Prevention, Education, and Behavioural Science.
M. Zuniga est membre du conseil d’administration de l’IAPAC, est consultant technique pour le Collaborative Institute of Virology et membre du programme mixte des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Comité consultatif scientifique et technique. Il est un des cosignataires de la Déclaration de Paris sur les villes désireuses d’accélérer la riposte au sida (Paris Declaration on Fast-Track Cities) et pilote les efforts de l’IAPAC en tant que partenaire technique essentiel de cette initiative des villes accélératrices. M. Zuniga donne de routine des conseils aux agences de la santé des Nations Unies, y compris l’Organisation mondiale de la santé (l’OMS et ses bureaux régionaux, ainsi qu’aux institutions bilatérales comme l’Emergency Plan for AIDS Relief du président des États-Unis (PEPFAR). Il est membre de l’American Public Health Association (É.-U.), de la National Hispanic Medical Association (É.-U.) et membre associé principal de la Royal Society of Medicine (R.-U.).
90-90-90, sur la voie (ou la pente) de la maîtrise de l’épidémie de VIH
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) préconisait en 2014 un ensemble de cibles de programmes qui, en tirant parti du traitement comme option de prévention (TasP), devait amener les pays (et les municipalités) sur une trajectoire visant à atteindre d’ici 2020 la maitrise de l’épidémie de VIH. Depuis plusieurs années, plusieurs pays et municipalités ont atteint un ou plusieurs des objectifs de 90-90-90. Pourtant, parvenir à maîtriser l’épidémie de VIH exige plus que de simplement atteindre ces cibles. Il est essentiel, pour analyser le succès de la réponse contre le VIH, que l’on se fonde sur les approches objectives fondées ll’équité et tenant compte des obstacles intersectoriels, notamment les stigmates persistants contre les personnes infectées ou vivant avec le VIH. De plus, la prophylaxie préexposition (PrEP) s’est avérée être un atout auxiliaire important en matière de traitement comme option de prévention (TasP), réduisant l’incidence du VIH et la mortalité liée au VIH attribuable à la TasP. Quelle est la composition du calcul d’une réponse réussie au VIH? Qu’est-ce qui se trouve au-delà des cibles 90-90-90? De plus, comment définir le concept de « maîtrise de l’épidémie de VIH » et en faire une réalité?
Objectifs d’apprentissage
- Reconnaître les cibles 90-90-90 comme catalyseurs de réponses au VIH fondées sur les données;
- Dégager les pratiques exemplaires pour combler les lacunes dans le continuum des soins contre le VIH;
- Définir la maîtrise de l’épidémie de VIH à l’aide de mesures qui complètent les indicateurs actuels;
- Décrire le rôle de la PrEP comme auxiliaire de la TasP pour atteindre la maîtrise de l’épidémie de VIH.
Sciences Cliniques
Le samedi 2 mai 2020 – 10 h – 11h
Dr Martin Markowitz
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Biographie: Le Dr Martin Markowitz est diplômé de la faculté de médecine de Stanford et a terminé sa formation supérieure en hématologie/oncologie au collège médical des maladies infectieuses de l’Université de New York. Il a travaillé depuis 1992 au Aaron Diamond AIDS Research Center (ADARC) et est le professeur Anna and George Bobolas de recherche clinique et maladies infectieuses à l’Aaron Diamond AIDS Research Center du centre médical Irvin de l’Université Columbia.
Ses intérêts de recherche englobent la dynamique virale du VIH in vivo, la pathogenèse et le traitement de l’infection aiguë au VIH-1, l’aptitude et la transmission du VIH-1 pharmaco-résistant et les recherches sur de nombreux antirétroviraux nouveaux, de même que les essais interventionnistes fondés sur la pathogenèse. Il a été parmi les premiers à discuter d’un remède contre le VIH-1 et a mené des essais de vaccination thérapeutique et d’immunisation passive comme traitement d’appoint aux thérapies antirétrovirales combinées. Plus récemment, ses efforts de clinicien sont passés du traitement à la prévention du VIH.
Le Dr Markowitz a été parmi les premiers chercheurs à travailler avec des agents antirétroviraux à action prolongée pour la prévention du VIH. De concert avec ses collègues de l’ADARC, il a collaboré aux études précliniques sur le cabotégravir (CAB-LA) à action prolongée et était chercheur principal de l’étude d’innocuité de la phase 2B du CAB-LA chez les hommes à faible risque.
Son groupe a pu établir l’efficacité de l’islatravir en prise orale hebdomadaire (ISL) comme agent préventif dans les études cliniques chez les macaques rhésus. L’utilité de l’ISL comme PEP est actuellement en cours d’étude.
Le Dr Markowitz a cosigné presque 200 publications dans des revues médicales à comité de lecture. Il est pair examinateur pour une vaste gamme de revues et est un ancien président du AIDS Research Review Committee des National Institutes of Health, de même que d’institutions subventionnaires privées.
Thérapie antirétrovirale pour le traitement et la prévention : Au-delà de la thérapie quotidienne par voie orale – Une nouvelle frontière
À l’achèvement de la séance, les participants seront au courant des recommandations actuelles concernant la TARc chez les personnes infectées par le VIH, des données cliniques et précliniques sur l’utilisation du cabotégravir et de l’islatravir à effet prolongé pour la prévention de l’infection à VIH, des données récentes sur le cabotégravir et la rilpivirine à effet prolongé et sur les nouvelles molécules (nouveaux agents à effet prolongé et anticorps largement neutralisants (bNAbs)) dans le processus de traitement et de prévention de l’infection à VIH.
Objectifs d’apprentissage
- Illustrer les recommandations actuelles sur la TARc chez les personnes infectées par le VIH;
- Analyser les données récentes sur le cabotégravir à effet prolongé (CAB LA) et la rilpivirine à effet prolongé (RPV LA) en vue de l’approbation de ces régimes;
- Résume les données cliniques et précliniques du cabotégravir LA et de l’islatravir pour la prévention de l’infection à VIH;
- Traiter brièvement de nouvelles molécules dans le processus de traitement et de prévention (anticorps largement neutralisants (bNAbs) et nouveaux agents à effet prolongé).
Sciences Sociales
Dr LaRon Nelson
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Biographie: Le professeur Nelson est doyen associé, Global Health & Equity, et professeur agrégé de l’Independence Foundation Associate de la Faculté des sciences infirmières de Yale. Il occupe également la chaire de recherche ROTV sur le VIH sur la science de mise en œuvre auprès des collectivités noires au Centre MAP des solutions sanitaires urbaines (Centre for Urban Health Solutions) à Toronto, où il dirige des essais hybrides de mise en œuvre/efficacité afin d’optimiser la prévention et les résultats de traitement du VIH dans les collectivités noires. Il est actuellement coprésident de HPTN 096, essai communautaire randomisé multi-villes sur l’efficacité d’interventions multipaliers sur l’équité en matière de soins afin de réduire l’incidence du VIH chez les HARSAH noirs. Le professeur Nelson est fellow élu de l’ American Academy of Nursing.
Objectif zéro infections au VIH chez les HARSAH noirs : approches fondées sur les données probantes, pratiques fondées sur l’émancipation et répercussions axées sur l’équité
Le VIH affecte encore de façon disproportionnée les collectivités noires du Canada et des États‑Unis. De plus, on observe une distribution inégale des nouvelles infections au VIH chez les hommes noirs qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). Même si les relations anales sans condom sont la principale source de transmission du VIH chez les HARSAH, il semble, d’après les données probantes, que les explications comportementales fondées sur le risque ne suffisent pas à elles seules à rendre compte des taux disproportionnés de VIH chez les Noirs HARSAH. Dans de plus en plus de recherches, on souligne des facteurs sociaux et structurels comme facteurs principaux contribuant aux disparités raciales dans les profils de recours à la prophylaxie préexposition et la suppression virale du VIH chez les HARSAH. Pour cela, il faut que la recherche sur le VIH affronte les voies par lesquelles les structures socio-culturelles dominantes limitent les possibilités pour que les gains dans les outils biomédicaux de prévention avantagent les Noirs HARSAH. La recherche sur la prévention du VIH ne peut offrir la moindre solution sérieuse à l’épidémie chez les Noirs gais et non gais identifiés comme HARSAH tant qu’elle demeure uniquement intéressée à la « séropositivité » sans se soucier d’améliorer la situation sociopolitique et économique. Dans cette conférence, le professeur Nelson fera valoir que, pour stopper les nouvelles infections chez les HARSAH noirs, la recherche ne peut plus privilégier la curiosité intellectuelle et la découverte au détriment du besoin d’impliquer des conséquences sociales plus larges. Cela comprend régler les déterminants sociaux qui se conjuguent pour marginaliser les HARSAH noirs et amplifier leur risque de contracter le VIH. Cet argument repose sur des preuves selon lesquelles les inégalités en matière de VIH ne sont pas simplement le produit de mécanismes comportementaux de transmission virale à l’échelle individuelle, mais qu’elles sont perpétuées par des acteurs qui se font complices par complaisance avec le racisme anti-Noirs et l’homophobie institutionnalisés dans les systèmes de recherche et de santé. L’exposé offrira des exemples des efforts actuels pour mettre en œuvre des modèles et interventions de recherche multipaliers favorisant les changements comportementaux individuels et le renforcement des actifs dans le réseau, tout en ciblant simultanément les changements dans les conditions du secteur des soins de santé qui contribuent aux inégalités dont souffrent les HARSAH noirs en matière de VIH.
Objectifs d’apprentissage
- Dégager les facteurs sociaux et culturels qui freinent l’usage de la prophylaxie préexposition au VIH chez les HARSAH noirs;
- Préciser les limites des approches reposant uniquement sur la réduction du risque en matière de recherche sur la prévention du VIH auprès des collectivités noires;
- Établir la distinction entre les approches comportementales de niveau individuel et les approches sociales/comportementales/cliniques multipaliers en recherche sur la prévention du VIH;
- Donner un exemple de mise en œuvre système des données probantes pour modifier les conditions socio-culturelles et environnementales dans les systèmes de prestation des soins de santé.